Je vertige de vivre

Je ne me sens pas très bien en ce moment. Cela dure depuis quelques mois. J'en avais fini avec la tristesse mais c'est revenu. J'ignore où ça va me mener ...

Je me suis octroyé trois semaines de vacances à la mer, à me détendre formidablement en mettant de côté le train-train de mon existence parisienne. Manu était avec moi. Après des années d'amitié-amour, on s'entend toujours aussi bien. Une telle relation avec quelqu'un est précieuse.
Seule en bordure méditéranéenne le soleil brillait de ses feux. La tramontane venait ponctuer de ses coups de vent quelques journées nuageuses.
Cela fait trois ou quatre ans que je n'avais pas mis les pieds là-bas. C'est un port très touristique. Dans mes souvenirs, il y avait encore quelques barques catalanes sur les galets. Désormais elles sont ancrées à l'entrée du port, faisant office de folklore pour les touristes venus de loin. Beaucoup d'anglais en juillet. Plus d'espagnols en août.

La brume s'immisçait parfois derrière les monuments et sur les collines.
C'est une région cathare. Les châteaux de cette époque sont à visiter. De même pour les abbayes. J'ai pris le temps d'entrer dans l'église qui est sans conteste sompteuse avec ces reliques en or. Quant à la citadellle, elle s'est vidée. Seule une petite exposition maritime alimentait une salle.

A un moment je me sentais super seul au fond de moi mais c'etait une solitude psychologique, car j'étais entouré de pas mal de monde. Désormais j'ai muri. Je reconnais complètement avoir été un brin caractériel ou meme un peu bizarre. Mais quand tu vois d'autres horizons, d'autres amis tu en viens à te mettre du plomb dans le crane et à moins te la péter. C'est une prise de conscience nécessaire à ton évolution. Je suis quelqu'un de très exigeant au niveau de l'amitié et de l'amour, ce qui me rend parfois fou de rage quand on va dire un mot de travers. Chacun évolue en son temps : pas de forcing !

C'est vrai qu'ecrire uniquement pour soi peut etre démoralisant. A la fin on ne sait plus à qui s'adresser. Quelque part on fait tout en rapport avec autrui puisqu'on vit en société, à moins d'etre un paria. J'ai un ami ici : thomas. Mais raconter ce que l'on vit ou ce que l'on pense à des inconnus est parfois difficile.
Ecrire c'est avant tout mettre des formes à un contenu pour raconter une histoire, vraie ou fausse. Souvent on me dit qu'on ignore ce qui est vrai ou non dans ma vie. Autrement dit l'on me prend pour un menteur. Peut-etre, peut-etre pas.
En l'espace de trois ans je me suis pacsé, j'ai eu un fils, j'ai vecu au canada. Mais j'ai egalement eu des soucis avec la drogue, ce qui m'a poussé à faire des choses dont je ne suis pas spécialement fier. Désormais je me suis sorti de cet engrenage malsain. Pourtant je me sens seul, je l'avoue. Le problème quand on avoue sa solitude, c'est que ça remonte l'ego des autres qui se sentent importants. Personnellement quand j'avoue me sentir seul, c'est surtout pour etre franc envers moi-meme.

Mon mari est rentré il y a peu. Il a bien profité du canada . Cela me fait chaud au coeur de le savoir heureux.

Moi je n y suis pas. Ce n'est pas un scoop, me direz vous. Je me lasse de plus en plus des gens, qu'ils soient reels ou virtuels.

J ai  à nouveau des soucis pour articuler et pour exprimer mes pensées. Je peux aisément comprendre un livre sur la geologie ,par exemple, ou discuter de thèmes dits "intellos", pourtant dès qu'il s agit de parler de choses et d autres et, surtout, de me confronter aux gens, je bloque totalement. Mon esprit se voile litteralement.

Cela vient du stress. J ai tellement été angoissé pendant des années que je ne supporte plus le moindre stress. Dès que je suis fatigué ou stressé je suis comme anesthésié. Je ne comprend plus rien, je rentre dans le mutisme. Bien entendu, comme j ai grandi entre temps, j arrive à faire en sorte que cet etat ne dure pas aussi longtemps qu avant.

De plus je refais de l exzema (je ne sais pas comment ça s'ecrit, navré). J ai des boutons rouges sur les bras et ça me gratte. Ils peuvent se situer sur les joues, sur les bras, sur le torse, sur la cuisse...

Jai  gardé des marques du traumatisme que j ai vecu il y a des années, et quelques symptomes en ressortent à la moindre angoisse.

Le pis est que les personnes à qui j'en avais parlé ne se preoccupent meme pas de savoir dans quel etat je suis.

C'est lassant à la fin.

Je projette de me suicider. Quand? Je n'en sais rien. Mais je refuse de faire du mal à ceux qui, eventuellement, comptent sur moi.

D une part je ne supporte plus que l'on se serve de moi à des fins therapeutiques en pronant une fausse amitié. D autre part, j ai 22 ans et je pense encore avec vivacité à ce qui s'est passé il y a des années. Cela a été un traumatisme dont je n arrive pas à me defaire malgré tous mes efforts.

Je ne supporte plus d entendre ma mère hurler. De la voir devenir dingue. Elle rejete sur moi ce qu'elle n assume pas. Et ce n'est pas la première qui le fait. Je suis une sorte de souffre-douleur, de bouc emissaire. Tant pis. Mais le bouc emissaire est humain et l abandon est humain.

Je n y arrive plus du tout.

Je me deconnecte peu à peu de la realité. J ai peur de sortir de chez moi. J ai peur des gens, que ce soit à la fac, dans la rue ou meme sur le net.

Je fais une depression. Je n arrete pas de sangloter. Ma mère s'en prend à moi parce que je fais des etudes universitaires. J ai peur d etre un mauvais père. J essuis deception sur deception.

Je bois de plus en plus. Je prend pas mal de calmants egalement.

Et qui de tous mes amis me demandent sincèrement comment je vais?!

J ai peu dormi cette nuit. Je me suis reveillé en pleine nuit et j ai pleuré. Pleuré à cause de plein de soucis qui n'en finissent pas. Ils me torturent.
Mes vacances avaient bien commencé mais elles se terminent mal.
Ce n'est pas faute d efforts de ma part en plus. Je prend du recul, je me calme mais à chaque fois ça recommence!

Samedi soir j ai été à defilé de mode.J ai rencontré mon ex fiancé et on a vu le defilé ensemble. Monica et lorenzo ne sont pas venus car mon fils est malade. Ils vont venir demain.
J ai fait une tentative de suicide en sortant des galleries lafayette. Je n'ai pas reflechi, je voulais me jeter sous une voiture qui ne me raterait pas. Seulement mon ex est intervenu. Il m'a sauvé.
Ce n'etait pas premedité, ce n'etait pas un appel au secours mais une vertitable tentative de suicide. Cette dernière semaine, j ai trop souffert et je n'en peux plus.

Je suis chez matthew, mon ex. Hier il a pris soin de moi. Samedi dans la nuit on a beaucoup parlé. Aujourd hui, il a pris un faux congé maladie pour etre auprès de moi. Je fais une depression. Mais vivant.
Je prefère ne pas penser à tout ça, ne plus me torturer. Je laisse tomber. Je n ai plus la force d aller vers qui que ce soit. Si on vient tant mieux. Sinon tant pis.
Matt est adorable avec moi. On s'est embrassés hier aprem. Mais on ne sort pas ensemble. Disons que c'etait très tendre, delicat, juste ce que je desirais. Un repos d un instant...

C'est bizarre comme parfois on peut se sentir bien seul malgr� ce qui vous entoure...Tellement d hypocrisie, d indifference et c'est le plongeon dans la depression.